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Fort comme la mort est l'avant-dernier roman de Guy de Maupassant. Sans doute pas le plus connu - sans doute pas le meilleur- mais tres instructif sur les conceptions de la litterature d'un auteur desespere (Maupassant se suicidera en 1892, trois ans a peine apres la publication de Fort comme la mort). L'analyse de Trevor A. Le V. Harris a pour pivot la notion de temporalite. Le personnage principal du roman, Olivier Bertin, auto-parodie en peintre portraitiste de l'ecrivain Maupassant, incarne une figure singuliere de l'artiste, l'antithese parfaite du createur tel que definit par Bergson dans son Essai sur les donnees immediates de la conscience un createur tres negatif, preferant a l'evolution, au dynamisme de l'art, la paralysie anxieuse dans la repetition du motif. Chez Bertin, comme chez ce ‘dernier Maupassant, le recours a la memoire perceptive represente plus un obstacle a la creation qu'un carburant indispensable a celle-ci. Ici, Fort comme la mort annonce fortement Proust, mais en negatif, pour ainsi dire. Au developpement d'une existence, Bertin oppose la crispation dans l'instantaneite; a l'energie spirituelle englobant les donnees fourmillantes de la memoire, Bertin oppose une inertie mortifere ou la machine creatrice fonctionne en mode automatique. A travers la desesperance du peintre, Maupassant avoue ses angoisses: l'originalite en art n'est sans doute possible qu'une seule fois, l'ecrivain est condamne a se repeter pour faire oeuvre veritable. Au fond, le sujet est sans importance, seules comptent les modifications qui passent sur le sujet (cadrage, lumieres…): le maitre Flaubert jette ici son ombre crepusculaire.
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Fort comme la mort est l'avant-dernier roman de Guy de Maupassant. Sans doute pas le plus connu - sans doute pas le meilleur- mais tres instructif sur les conceptions de la litterature d'un auteur desespere (Maupassant se suicidera en 1892, trois ans a peine apres la publication de Fort comme la mort). L'analyse de Trevor A. Le V. Harris a pour pivot la notion de temporalite. Le personnage principal du roman, Olivier Bertin, auto-parodie en peintre portraitiste de l'ecrivain Maupassant, incarne une figure singuliere de l'artiste, l'antithese parfaite du createur tel que definit par Bergson dans son Essai sur les donnees immediates de la conscience un createur tres negatif, preferant a l'evolution, au dynamisme de l'art, la paralysie anxieuse dans la repetition du motif. Chez Bertin, comme chez ce ‘dernier Maupassant, le recours a la memoire perceptive represente plus un obstacle a la creation qu'un carburant indispensable a celle-ci. Ici, Fort comme la mort annonce fortement Proust, mais en negatif, pour ainsi dire. Au developpement d'une existence, Bertin oppose la crispation dans l'instantaneite; a l'energie spirituelle englobant les donnees fourmillantes de la memoire, Bertin oppose une inertie mortifere ou la machine creatrice fonctionne en mode automatique. A travers la desesperance du peintre, Maupassant avoue ses angoisses: l'originalite en art n'est sans doute possible qu'une seule fois, l'ecrivain est condamne a se repeter pour faire oeuvre veritable. Au fond, le sujet est sans importance, seules comptent les modifications qui passent sur le sujet (cadrage, lumieres…): le maitre Flaubert jette ici son ombre crepusculaire.